Le travail d’Agnès Perroux prend au VOG la forme d’une chronique en images qui s’élabore au fil du temps. Cette chronique tisse un lien étroit et presque intime entre notre paysage quotidien, urbain, et notre capacité à le transformer. À travers ses photomontages – traces photographiques, mixages de documents ou collages – Agnès Perroux nous amène à penser la cité comme un paysage évolutif. La transformation s’y fait par le regard du spectateur, notre regard. Les recherches de l’artiste questionnent alors notre présence à l’espace à travers le graphisme, l’architecture et l’urbanisme. A partir de fragments d’images prélevées sur place, Agnès Perroux parvient à construire et à déconstruire un univers qui lui est propre, entre détachement et proximité avec le monde. En nous faisant toucher ce monde, son monde, du bout des doigts, elle parvient à nous projeter dans une « traversée du miroir » surprenante. Sacré défi !
présentant d’abord comme de petites choses, les images d’Agnès Perroux ne sont jamais fixes et immuables. Bien au contraire, celles-ci relèvent d’une certaine volatilité, d’une sorte d’évanescence. Ainsi l’image originelle, elle-même issue d’un montage, voir même d’un mixage de la matière première qu’est le lieu, peut très bien rester telle qu’elle, ou au contraire prendre une nouvelle forme pour s’accomplir autrement.
Le dessin peut simplement rester dessin, tout comme il peut devenir l’objet d’une nouvelle création à plus grande échelle. Les images d’Agnès Perroux fonctionnent ainsi comme une forme de répertoire, dans lequel elle puise ça et là, au gré des recherches et des projets qu’elle concrétise…ou pas ! Ainsi se présente la démarche d’Agnès Perroux, entre projet et réalisation dont les frontières sont d’ailleurs parfois assez floues, faisant là tout l’intérêt de son travail. La spécificité de la production d’Agnès Perroux est alors d’être constamment en devenir.